Les géants du textile sont de plus en plus perturbés par la crise sanitaire au Vietnam. Nike et Adidas envisagent même de délocaliser leur production, au risque de provoquer un effondrement de l’économie locale.
Le secteur du textile est en grande difficulté. Entre la flambée des matières premières et la résurgeance du Covid dans des pays où sont installées les usines de fabrication, les entreprises sont inquiètes.
Alors que le Vietnam n'avait quasiment eu aucun cas depuis le début de la pandémie, le nombre de malades flambe depuis mai. Problème, en pleine guerre commerciale sino-américaine, plusieurs entreprises avaient choisi d'installer une partie de leur production dans ce pays moins exposé politiquement et très compétitif en matière de coûts de production.
Une grosse partie de l'industrie textile du Vietnam est désormais paralysée. Un tiers de la population a été confinée pendant plusieurs mois, entrainant la fermeture de nombreuses usines avec à la clé, d’énormes retards de production.
Résultat, de grandes marques internationales comme Nike, Adidas ou Uniqlo risquent des ruptures d’approvisionnement. Pour éviter ce scénario catastrophe, ils envisagent de produire temporairement dans d’autres pays.
Les industriels locaux s'inquiètent de cette situation. Selon eux, 20% de leurs clients ont déjà quitté le pays et ils redoutent que cet exode ne devienne permanent. Une situation qui porterait un coup supplémentaire à une économie déjà lourdement impactée par la crise. Au troisième trimestre de l'année, le PIB du Vietnam s’est effondré de 6,2%, soit son pire ralentissement depuis 35 ans.
Autre difficulté pour le secteur, les coûts de production s'envolent. Entre l'explosion de la demande mondiale générée par la reprise économique, la flambée des matières premières, de l'énergie, et les problèmes d'acheminement, les coûts explosent depuis plusieurs mois. En trois mois seulement, le cours du coton a bondi de près de 40%.
Le textile n'est pas le seul secteur concerné. Plusieurs produits risquent de se retrouver en pénurie pour les mêmes raisons, à l'image du papier toilette, le prix de la pâte à papier ayant flambé de 60% sur 8 mois.
